Prenant place au cœur du parc de Hauster, le Festival des 5 saisons, créé en 2009 à
l'initiative de la Commune de Chaudfontaine, est le seul événement permanent
dédié à la création contemporaine paysagère et artistique en Belgique. A
travers l'installation d’œuvres d'art et la conception de jardins thématiques,
il sensibilise un large public à la nécessité de préserver et de valoriser
notre environnement. Le Festival des 5
saisons fait aussi découvrir de manière inédite la création artistique
actuelle et les préoccupations environnementales de plasticiens contemporains.
Elodie Antoine |
Depuis cette année, la direction artistique de
l’événement a été confiée par la Commune de Chaudfontaine à Lieux‑Communs.
Dans le Parc de Hauster, les nouvelles œuvres seront
créées, in situ, par Elodie Antoine, Nathalie
Auzepy, Charlotte Burtin, Eva Clouard, Marion Fabien et Laurent Trezegnies.
Eva Clouard L'école buissonnière |
Intégré dans l'écosystème de
la vallée de la Vesdre, le parc de Hauster est un lieu unique et remarquable.
Il est devenu un maillon important et central de la réflexion sur le
développement durable de la région. Avec ses arbres remarquables, ses petits
ponts, ce microcosme magnifique suscite l’imaginaire et la créativité des
artistes.
Dans un tel lieu,
l'intégration d’œuvres d'art se fait dans le plus profond respect de la nature.
Le parc ne sert pas de toile de fond aux œuvres, il dialogue avec elles et tend
à former un tout cohérent. L’intention est de valoriser l'environnement naturel
en nous amenant à le considérer d'un regard renouvelé, à nous questionner sur
les liens que nous entretenons avec lui, à aiguiser notre regard et à nous
rendre attentif aux plus infimes transformations et aux effets du passage des
saisons, du temps. Ne nourrissant pas une approche catastrophiste, les œuvres,
au contraire, veulent révéler le rôle et l’implication de tous au quotidien
pour préserver les équilibres environnementaux.
Laurent Trezegnies Mayday |
Les nouvelles œuvres
souhaitent établir un dialogue artistique et poétique avec les visiteurs tout
en questionnant les enjeux environnementaux de notre siècle.
L’ambition dans le choix des
œuvres est de fédérer les amateurs d’art contemporain, les promeneurs, les
touristes, les amoureux de la faune et de la flore et le jeune public… Le
souhait est de sortir l’art d’aujourd’hui du cadre habituel des expositions,
parfois visitées par un cercle restreint et d’aller directement à la rencontre
de tous les publics fréquentant le parc, y compris ceux qui sont plus éloignés
de la création actuelle. Ces œuvres dans l’espace public ambitionnent donc de mettre
véritablement l’art à la portée de tous.
Charlotte Burtin Cyclotomique |
Les nouvelles œuvres nouent un
lien spécifique avec leur lieu d’implantation selon une approche originale qui
vise à renouveler le dialogue entre art et environnement et plus largement
entre nature et culture. Le rapport à la nature est décliné selon différents
modes : la cohabitation ou le décalage mais toujours une invitation à prendre
conscience de la nécessité de sa sauvegarde.
Au pays de Magritte et du
surréalisme, certaines œuvres misent sur une approche décalée et apportent une
touche d’humour dans le quotidien.
Jouant sur l’intégration dans
le paysage autant que sur l’effet de surprise, les paresseux et les champignons d’Élodie Antoine font émerger des questionnements sur notre lien aux
animaux, leur présence discrète dans les parcs et autres espaces naturels
aménagés.
La décontextualisation
d’objets communs est à la base des œuvres de Laurent Trezegnies et Marion
Fabien : une bouche d’incendie placée dans l’eau - dans son élément -
nous amène à réfléchir sur la problématique de l’accès à l’eau tandis qu’un
bouchon de pêcheur, hors de proportion, suscite rêverie et voyage dans
l’imaginaire … Le
positionnement artistique de Charlotte
Burtin est quant à lui inséparable de l’intérêt qu'elle porte à la nature
et à la science. Son oeuvre traduit l'émotion mêlant vulnérabilité et respect
qu'elle ressent face à ce qui nous dépasse, face aux forces qui régissent notre
monde.
Nathalie Auzepy Feuille de ville |
L’imaginaire est aussi la
destination de la marelle, impossible à parcourir jusqu’au bout, d’Eva Clouard. Celle-ci se transforme
en un itinéraire à suivre des yeux jusqu’aux arbres et au ciel.
Poussant l’intégration au sein
de l’environnement un cran plus loin, la Feuille de ville de Nathalie Auzepy se perçoit différemment
selon les moments : elle se balance au gré du vent, se fait miroir du
paysage, offre aux regards les ramifications du plan de la Commune de
Chaudfontaine. A ses pieds, dans son ombre, un jardin collaboratif et évolutif,
avec ses espèces végétales régionales, fait le lien avec un autre espace au
sein du parc, « l’amphithéâtre d’expérimentations » où différentes
parcelles sont aménagées en jardins thématiques.