jeudi 3 décembre 2015

Exposition Espèces d'espaces -Abattoirs de Bomel (Namur)

 
Exposition du 12 décembre 2015 au 16 janvier 2016
Abattoirs de Bomel
Rue Piret-Pauchet
5000 Namur
Mercredi 12h-21h30, Jeudi et vendredi 16h-21h30, Samedi 12h-18h
 
L’exposition Espèces d’espaces se réfère au livre de Georges Perec. Si celui-ci n’a pas écrit un mode d’emploi de l’art,  l’écrivain français est une source féconde d’inspiration pour de nombreux artistes actuels.
Sur ses traces, l’exposition questionne les notions d’espace, de quartier, d’habitat, de ville. Elle envisage la notion d’appartenance, le « chez-soi », l’évanescence de l’enfance, le rapport aux origines...
Evoquant dans L’art du quotidien les liens entre Perec et l’art contemporain, Mathieu Remy écrit : « Nicolas Bourriaud voit en l’artiste moderne celui qui ne se contente plus de produire des œuvres, mais aussi des rapports au monde. L’artiste, réfléchissant à une nouvelle inscription de l’homme dans l’espace social à l’heure de la rationalisation du travail, mêlerait politique et esthétique, jeu et description du monde, et serait aussi l’inventeur d’un détournement de la vie quotidienne, et par prolongement, le précurseur d’une science des « situations » susceptibles de déchirer la gangue des conditionnements ».
Jacques Charlier The most wanted man - SPACE Collection
 
Après la présentation de l’ensemble de la collection de la SPACE au Grand Curtius à Liège, l’asbl Lieux-Communs en propose une sélection dans Espèces d’espaces. L’exposition montre la richesse, la singularité et la qualité des choix opérés par le passé à travers les œuvres de Nina Berman, Jacques Charlier, Alain Declercq, Paul Devens, Michel François, Lara Gasparotto, Jacques Lizène, Emilio López-Menchero, Sylvie Macías-Díaz et Marc Wendelski. Les deux premières acquisitions namuroises, des œuvres des artistes Romina Remmo et Benoit Félix, sont également dévoilées.

Romina Remmo SPACE Collection
Benoît Félix Borderline - SPACE Collection
Pour les artistes, faire partie de la SPACE Collection est devenu, loin des enjeux liés à la marchandisation croissante de l’art contemporain, un signe de reconnaissance de leur travail.
Espèces d’espaces questionne le principe même de la collection. Comment archiver la création actuelle ? Que permet la mise en parallèle, en confrontation et en perspective d’œuvres ? Ceci a aussi tout son sens dans un contexte où l’existence même d’un musée d’art contemporain fait tellement débat chez nous, que ce soit par exemple à Liège ou à Bruxelles.
L’art contemporain se moque par essence des frontières et des cloisonnements, mais il questionne souvent les notions d’identité car toute œuvre se nourrit d’un contexte sociétal spécifique. Dans son œuvre à portée universelle, Perec soulève particulièrement cette importance de l’enracinement, du quotidien…
Stéphanie Roland Timeless cages
La SPACE Collection s’étendant à Namur,  l’occasion est belle de présenter la diversité et la richesse des plasticiens de la région. Certains de ceux-ci la rejoindront peut-être au fil de ses achats. Espèces d’espaces dresse un large panorama de la création actuelle namuroise,  notamment émergente : Bilal Bahir, Alexandre Christiaens, Fred Collin, Mathilde Denison, Michaël Guerra, Elodie Guillaume, Alice Janne, Florian Kiniques, Samuel Laloux, Sam Langelez, Dorothée Maziers, Pauline Tonglet, Dorothée Van Biesen… Beaucoup de ces artistes ont choisi de produire une œuvre spécifique pour l’événement en questionnant la relation à l’espace et à la ville.
Dorothée Van Biesen Helmets
L’art contemporain contribue à bousculer les habitudes, à remettre en cause les certitudes nécrosées et les préjugés, à ouvrir à la créativité et à la diversité…

Mehdi-Georges Lahlou Sans titre-Paradise
Des regards extérieurs sont donc indispensables pour créer une dynamique d’échanges. Des plasticiens venus d’ailleurs envisageront divers points de vue dont la mixité culturelle, le site des Abattoirs transformé récemment en Centre culturel, ou tout simplement Namur : Eva Clouard (FR), Sara Conti, Tamara Erde (IL), Marion Fabien (FR), Audrey Frugier (FR), Mehdi-Georges Lahlou (M0-FR), Julien Morel (FR), Stéphanie Roland et Nathalie Vanheule.

Nathalie Vanheule Burning eyes

Sam Langelez La dissection des bonnes manières
Dorothée Maziers Autoportrait 2
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mercredi 11 novembre 2015

Marion Fabien "En pièces"

Dans le cadre de la Biennale Watch This Space # 8 organisée par le réseau d’art contemporain 50° Nord, Lieux-Communs présente l’exposition « En pièces » de Marion FABIEN. La Biennale WTS# 8 se déploie sur le territoire français et belge, du FRAC de Dunkerque aux rues de Namur, autour de seize expositions en lien avec la thématique « Résistance ! ». Cette 8ème édition se déroule de novembre 2015 à janvier 2016.
Diplômée en sculpture de La Cambre, Marion Fabien (1984) a fait de l’espace urbain son champ privilégié d’inspiration artistique. Par ses interventions, elle contribue à modifier le regard et la perception des habitants concernant leur environnement. Utilisant des moyens souvent très simples, elle souhaite faire voler en éclat cette « pauvreté visuelle qui pousse les gens dans une certaine paresse du regard ».

Marion Fabien En pièces

Au départ, elle parcourt les cités, s’y immerge, observe, photographie, fait des croquis… « A travers la marche, sous forme de balades, et à la manière d’un archéologue, je récolte un tas d’informations de source et de nature différentes. » explique Marion Fabien. Elle noue surtout des rencontres, des échanges qui sont le point de départ de son travail. Celui-ci est donc profondément contextuel en lien avec de nouveaux espaces et en réflexion par rapport à ceux-ci. A Namur, elle s’est particulièrement intéressée aux bancs publics. Elle propose une série d’interventions visuelles et sculpturales dans l’espace de la ville, Dans un deuxième temps, une exposition à la Galerie Short Cuts présente du 20 novembre au 20 janvier ces actions/interventions sous forme d’archives : documents de travail, notes, dessins, éditions, photographies. Marion Fabien y présente également un aperçu de ses travaux antérieurs en lien avec d’autres contextes. Son œuvre questionne la précarisation, l’exclusion … Elle témoigne d’un art contemporain non sacralisé mais, au contraire, inséré dans les réalités urbaines et en phase avec les enjeux sociétaux actuels.
Marion Fabien a exposé à L’Atelier 340, à l’Iselp, à la B-Gallery…Elle a été lauréate du prix Médiatine, sélectionnée à Art Contest et au Prix de la Jeune sculpture. Elle a été en résidence à Montluçon ainsi qu’à Tourcoing.
 



Exposition du 20 novembre 2015 au 20 janvier 2016
Samedi 13.00 - 18.00 Entrée libre
Lieux - Communs / Galerie Short Cuts
Rue Simon Martin 2 - BE-5020 Champion

lundi 27 avril 2015

L'invitation au voyage



De Baudelaire, qui fréquentait jadis l’église Saint-Loup (Namur), à nos jours, le voyage s'est transformé. L'ailleurs n'incarne plus une promesse de conquête de l'inconnu mais une perspective de découverte de soi. Comme si l'individu, débarrassé de sa routine, de son quotidien et de son environnement habituel, parcourait la planète pour faire face à son être. Plus encore, comme si, d'un bout à l'autre du monde, les découvertes et les savoirs censés s'accumuler, selon un rapport proportionnel, au même rythme que les kilomètres, transformait petit à petit sa nature intime.

 
Pourtant le voyage, selon Baudelaire, dont l'invitation est irréalisée et irréalisable, prend toute sa valeur dans le registre du rêve. C'est une illusion que le poète convoque pour s'échapper de la réalité. Plus qu'un attrait pour le lointain et l'exotique, Baudelaire exprime une invitation à rêver, imaginer et à ouvrir les yeux. Il en va de même pour les artistes rassemblés dans cette exposition, pour qui le voyage, qu'il soit lointain, proche ou imaginaire, prend un sens d'ouverture et de partage, mais aussi de reconstruction du monde.
Au-delà du pays idéal décrit par Baudelaire où tout n’est qu’ « ordre et beauté/ luxe, calme et volupté », l’exposition invite à un voyage personnel, poétique et peut-être initiatique.
 
Pascale Marthine Tayou - Colonne Pascale
 
Kendell Geers - Typhonic beast
Charley Case
Certains artistes ont le voyage inscrit dans leurs parcours individuels. Artiste d'origine camerounaise, Pascale Marthine Tayou s'intéresse à l'hybridation des formes et à leur circulation en dépit des frontières ainsi qu'au paradoxe de la culture globale comme accumulation ou synthèse. Kendell Geers, de nationalité sud-africaine, s'approprie des icônes de l'histoire de l'art occidentale en les détournant. Chez d'autres, comme chez ces derniers, le voyage correspond à une pratique réelle. Charley Case se définit principalement comme un voyageur : il utilise les moyens qui lui sont à disposition pour partager ce qui lui a plu au cours de ses pérégrinations. Dans cette optique, les techniques importent moins que ce qui est raconté. Esteban Moulin poétise les tracés de vols d’un planeur. Karen Vermeren s'intéresse aux transformations des paysages qu'elle visite et par cet intermédiaire, questionne la place de l'homme au sein de son environnement. Pour d'autres enfin, le voyage tient lieu de métaphore, que celle-ci désigne la mort (Baudelaire fit à Saint-Loup une attaque cardiaque qui le laissa aphasique), dans l'installation de Leo Copers ou l'évolution de l'homme, dans les œuvres d'Elodie Wysocki. Le travail de Ronny Delrue évoque, lui, la polysémie du globe et, en la détournant, la notion de voyage.
Dans le cadre de Mons 2015, capitale culturelle européenne, et de l’événement « Facing Time Rops/Fabre », l’église Saint-Loup accueille également trois sculptures de Jan Fabre issues de la série « Chalcosoma »: trois scarabées sacrés qui défient le temps.

Leo Copers - Urne (AEEILMNORT)


Ronny Delrue - Bombchildren



 Karen Vermeren
 
Elodie Wysocki - Darwinette

Esteban Moulin


 
Eglise Saint-Loup
Rue du Collège - Namur
Exposition du 8 au 24 mai 2015
Me-Je : 13 >19 h
Ve à Di : 11 > 19 h

jeudi 9 avril 2015

Intégration urbaine d'Alice Janne

Lieux-Communs axe son attention sur l’art urbain et insère dans la ville des peintures murales, des interventions artistiques, des œuvres  permanentes, reflets de la création contemporaine nationale et internationale.
Depuis 2012, trois œuvres ont été réalisées et sont les bases d’un maillage artistique contemporain de la ville de Namur au quotidien.
L’artiste polonaise Ania Zuber a peint une fresque en face de la Bibliothèque de la Ville de Namur et à l’entrée du Jardin du Maïeur. Dans cette réalisation, le mur a été conçu comme une paroi de verre permettant de redécouvrir, d’un point précis, deux arbres dans leur intégralité.
Une deuxième peinture murale a été réalisée à Salzinnes. Originaire de Serbie, l’artiste Gala Caki s’est basée sur sa vision des paysages urbains, de l’architecture namuroise et de la Citadelle de Namur. 
Une troisième réalisation de Karen Vermeren s’intègre à l’entrée de la salle de spectacle du Forum.  


Alice Janne ( photo de A. De Pierpont)
Pour cette quatrième intégration artistique urbaine, l’asbl Lieux-Communs a fait appel à l’artiste Alice Janne dont ce sera la première réalisation permanente en extérieur.

Alice Janne - Fresque à Namur
 
Née à Namur, diplômée de l’ERG (Bruxelles), cette jeune artiste a notamment obtenu le prix du public d’Arts Libre.
Le choix de l’emplacement s’est rapidement porté sur un espace proche du Beffroi. Ce lieu de grand passage était idéal car situé au croisement de la galerie commerçante d’Harscamp, du porche qui donne sur la rue Emile Cuvelier et de la Place d’Armes
La Galerie du Beffroi, gérée depuis peu par la Ville de Namur et où Lieux-Communs vient de présenter l’exposition « Le fruit défendu - 9 artistes contemporains autour d’Evelyne Axell » est également appelée à se renforcer comme lieu d’attractivité culturelle. Le Beffroi est le seul et unique monument de Namur classé au Patrimoine Unesco.
« Pour le moment, la façade choisie est borgne et toutes les fenêtres sont occultées par des panneaux blancs. Cela donne un caractère un peu sinistre à cette ruelle qui pourrait être plus joyeuse, d’où notre idée de réaliser cette fresque à cet endroit-là. Il y a des bancs juste à côté et en face, cela donnerait un sentiment plus intime, chaleureux et plus culturel à cette impasse, et apporterait une dimension vivante à cet espace. Je vais composer un univers avec l’architecture des fenêtres et des portes, en jouant avec divers motifs colorés basés sur mes archives de papiers et objets récoltés par terre. »  Alice Janne
Depuis 2008, Alice Janne ramasse des petits papiers ou objets dans la rue. Elle les archive et ils constituent sa base de données picturale et sculpturale. Chaque objet reçoit un numéro et un nom. Ils sont mesurés, classifiés par couleur (unis, multicolores, avec typographie) et scannés.
L’artiste explique :«  Ces objets me font signe, cette attirance n’est pas réfléchie, ni maitrisée ça s’est imposé à moi. J’ai autant été surprise par ces objets que par mon intérêt pour eux. Ce sont leur(s) couleur(s), leur(s) forme(s) ou leur(s) typographie(s) qui déterminent le choix de la récolte, ce n’est pas aléatoire mais cela n’est pas régulier non plus. Il faut qu’ils me touchent à un certain moment ».
       En observant le sol, on découvre l’illisibilité du monde, ses contradictions, son chaos, son refoulé... C’est un moyen de voir l’évolution de la société par ses traces, de l’industrie par ce qu’elle rejette.
 
« Si d’un point de vue esthétique, par le plaisir de la couleur, on a tendance à associer ma démarche au pop art, elle en diffère car son origine est la fin du circuit de consommation. Ce sont les restes qui m’intéressent, ce qui est laissé, ce qu’on ne considère pas. Il est certain qu’il y a un côté séduisant dans ces aplats de couleurs vives, mais c’est justement la dualité et l’opposition qu’il y a entre cette dimension de séduction et la crasse apparente de ces déchets qui est à l’origine de ma démarche. C’est peut-être d’ailleurs ça que je peins en plus d’eux: cet étonnement que j’ai de les trouver beaux. S’agit-il d’une sorte de transmutation ? »
     Le processus a une place très importante dans le travail d’Alice Janne . Il y a différentes étapes dans sa recherche: récolte, archivage, agrandissement en peinture, mise en espace. L’installation en est une partie intégrante, le jeu d’associations de couleurs et de formes, créer un univers ludique voire peut-être joyeusement critique (à quoi ressembleraient les rues si les déchets prenaient autant de place ?). Généralement, la composition finale se fait au dernier moment, en fonction de l’espace disponible : « J’observe le lieu et puis je joue avec ces formes de couleur et le vide du mur et/ou du sol pour trouver un équilibre, une structure. C’est l’expression d’une sorte d’archéologie du présent, et par ce biais, l’art s’inscrit dans le quotidien et évoque notre société ».
Pour ce projet, Lieux-Communs a souhaité s’associer à l’asbl Gau qui poursuit également l’objectif de mise en valeur, de développement  et de dynamisation du centre urbain de Namur.

mardi 24 février 2015

Le fruit défendu. Neuf artistes contemporains autour d'Evelyne Axell


L’asbl Lieux-Communs présente à la Galerie du Beffroi du 7 au 29 mars ,en partenariat avec le Service Culture de la Ville de Namur, l’exposition « Le Fruit défendu ».

 
Dans cette exposition, neuf artistes contemporains font écho aux œuvres d’Evelyne Axell par les thématiques envisagées, les techniques utilisées, le regard sur le monde, l’ironie provocatrice…

Evelyne Axell - Le peintre (1970)

Anne-Mie Van Kerckhoven

L’œuvre d’Evelyne Axell est aujourd’hui redécouverte internationalement avec des expositions dans des lieux phares de l’art contemporain. Cette artiste est devenue une icone du Pop art ; au moyen d’une douce subversion, ses questionnements liés à la représentation de la femme, à l’identité, au plaisir, au rapport à la nature... restent éminemment actuels. Alors que le Pop art peut parfois donner l’impression d’une légèreté ancrée dans l’optimisme des années 60 et liée à la société de consommation, l’œuvre d’Evelyne Axell, par sa face plus sombre au-delà des apparences, soulève des interrogations intemporelles. Cette exposition lui rend, dans sa ville natale, un hommage vivant pour souligner le côté précurseur de son approche artistique.

Jean-François Octave
Autour d’une œuvre emblématique d’Axell , « Le peintre », où elle se représente nue, l’exposition réunit des travaux d’Ulrike Bolenz, Elisa Brune, Philippe Decelle, Benoît Félix, Sylvie Macias Diaz, Nadja Verena Marcin, Karine Marenne, Jean-François Octave et Anne-Mie Van Kerckhoven.
Les regards ainsi que les approches artistiques sont variés mais tous ces artistes ont un lien de complicité avec Evelyne Axell. Lorsqu’ils ont été contactés pour cette exposition, ils ont été ravis à la perspective de confronter leur univers à celui d’Axell.

Nadja Verena Marcin
Sylvie Macias Diaz

Benoît Félix

Elisa Brune


Ulrike Bolenz

Philippe Decelle

Karine Marenne




Galerie du Beffroi - Rue du beffroi, 13 à 5000 Namur
07.03.2015 > 29.03.2015
du mardi au samedi 11h-18h, dimanche 12h-18h
Entrée libre