"En plus de ses peintures abstraites et figuratives, Waldrada Onzea monte aussi des installations spatiales. Outre l’huile, elle utilise un éventail de matériaux divers, comme le bistre, le latex, la cire, le métal, le plexiglas, des objets trouvés. Elle expérimente dans l’espace, la forme et la matière pour sans cesse brouiller et transformer la figure humaine.
Elle prend pour thème la perte d’identité et la fragilité de l’être humain.(...)
Cette fascination pour le secret est à la base du travail de Waldrada Onzea. Dans sa peinture, les personnages semblent se dissoudre dans un univers oppressant, comme si nous étions témoins d’une menace imminente de dépossession de l’apparence humaine. Montées sur la surface de la toile, naissent des excroissances spatiales, pour lesquelles l’artiste utilise surtout du latex, des moules de poupées et des matériaux organiques. Une série s’inspire des anciennes méthodes légistes, recherches d’identification sur base de traces matérielles. Ses installations représentent la couche extérieure du corps, qui ne révèle que partiellement ses secrets, et créent ainsi une toute nouvelle identité. Cette dissimulation fait surgir la question: Que font les gens de leurs secrets et des traces qu’ils abandonnent derrière eux ? Et comment ces secrets vont-ils continuer une vie propre ?
Il est rare que Waldrada Onzea suive un plan préétabli. Son travail est surtout intuitif, son point de départ est souvent une idée qui prolonge une œuvre précédente. Ainsi naissent des séries qui, par l’utilisation répétitive du matériau, par la forme comme par le contenu, finissent par constituer une seule grande installation. Une installation jamais terminée: un travail en constante évolution.
L’expérimentation y tient la place principale. Selon le sujet, l’artiste alterne couches minces ou épaisses. Parfois, elle peint humide sur humide en profitant du long temps de séchage de l’huile. Elle arrache certaines parties par grattage, y redessine à la pointe ou encore mélange du caoutchouc dans la peinture. Elle se sert aussi du bistre pour son aspect et sa décoloration totalement incontrôlables lors du processus de séchage.
Waldrada Onzea peint un monde secret et mystérieux. Aujourd’hui, dans notre société transparente, ce qui est caché risque de perdre en intérêt et en valeur. Dans son œuvre, il y a toujours ce résidu insaisissable qui baigne le tout dans une atmosphère de mystère. Mais son approche ludique dans ce voyage exploratoire repousse sans cesse les enjeux et les limites de l’imaginaire."
© Eva Steynen, Anvers, octobre 2010, traduction Françoise Hivelin
The construction of, the adaptation to, the being part of a society contributes to the total being of an individual to that extent that some parts become overdeveloped where others are underdeveloped or non-existent. The apathy or the missing arm indicates a has been abundance. The overwhelming bosom illustrates the deficiency in what never had been given.With !NCORPORAT?ON Waldrada ONZEA again transcends the pastry limitations of the canvas. Where ONZEA explored with her works IDENTIFICATION-CENTRALISATION the limitations of the individual and to what extent they can be traced back by government and genetics, she enlightens a deeper dimension of this given with !NCORPORAT?ON. To what extent do the others determine what the individual is. “L’enfer, c’est les autres”, said Sartre. How much of the others does a human being absorb and where does that lead us, says Onzea. Earnest
Het meebouwen aan, het aanpassen aan, het deel uitmaken van een samenleving voegt voor het individu toe aan het totale zijn tot in die mate dat bepaalde onderdelen over ontwikkeld worden, waar andere ledematen onderontwikkeld tot niet bestaand zijn. De apathie of de ontbrekende arm duidt op een afgelopen overgave. De overdadige buste illustreert het tekort aan wat nooit gegeven is. Met !NCORPORAT?ON overstijgt Waldrada ONZEA opnieuw de pasteuse beperkingen van het doek. Waar ONZEA met de werken IDENTIFICATION-CENTRALISATION onderzocht waar de grenzen van het individu liggen en in hoeverre deze getraceerd kunnen worden door overheid en genetica, belicht ze met !NCORPORAT?ON een diepere dimensie van dit gegeven. In hoeverre bepalen de anderen wat het individu is. “L’enfer, c’est les autres”, zei Sartre. Hoeveel van die anderen verinwendigt een mens en tot wat leidt dat dan, zegt Onzea.