Ilona Tikvicki, qui vit à Paris (La Défense) a produit pour Lieux-Communs l'exposition "Un vent violent".
Celle-ci est constituée de deux installations sculpturales, l’une « Un vent violent » aborde le caractère irréversible de la perception qu’un angle de vue peut faire basculer. Elle joue du flottement quant à la réactualisation de données historiques dans un cadre imaginaire. La seconde installation « Random Memory » donne corps à une mémoire souvent définie comme étant invisible : cette composante matérielle se désagrège aux moyens des processus actifs de la chaleur et de la lumière.
« 1718. Fragonard. Une fête. Au cœur des agapes frivoles, des couples s'enivrent et des enfants jouent. A gauche dans le jardin un théâtre est dressé, là un guignol. Les couleurs chatoyantes ont la douceur du printemps, les femmes y sont joyeuses et les hommes séduisants. Cette ambiance de danse et de sourires pose une teinte pastel sur les humeurs. Mais un homme noir au centre regarde autour de lui et une lame perceptuelle perfore la toile. Droit et immobile son regard porte en lui la Révolution à venir. Ce vent violent renverse les arbres, crée le désordre et annonce la tempête. Immobile et silencieux, il diffuse des infrabasses. Ce regard intercepte l'attention et dés lors une vision irréversible du monde apparait, un monde dans lequel l’ordre établi est en passe d’être bouleversé. Jamais plus cette fête n'aura la saveur et le sucre de l'insouciance. » D'après « La décision », Alain Berthoz, 2003.