jeudi 30 septembre 2010

D'amour et de sang- Gaëlle Chanu

Diplômée de l’Ecole supérieure d’art de Lorient en 2006, Gaëlle Chanu a réalisé des expositions remarquées à  la biennale d’art contemporain de Saint Brieuc, à la biennale d’Angers et au Château de la Roche-Jagu : « Courants d’art ».
Elle a obtenu le prix « Jeune artiste »  en 2008 à la Biennale de Baugé et figure dans les collections du Conseil Général des Côtes d’Armor.
Après sept ans passés à Lorient et une escapade dublinoise, l’envie de découvrir de nouveaux horizons a pointé le bout de son nez. Bruxelles et la Belgique lui sont apparues comme  une bonne destination : « une scène artistique vivante et ouverte aux jeunes artistes, peut- être aussi un peu plus libre qu’en France ».
Aujourd’hui, elle vit et travaille à Bruxelles tout en  exposant  régulièrement en Bretagne, notamment cet été à Lorient.
Gaëlle Chanu a d’emblée construit une œuvre forte, personnelle, singulière, plutôt frontale où existent des  filiations, des références à des artistes comme Louise Bourgeois ou Kiki Smith. Gaëlle Chanu est  actuellement en pleine phase de création, de  préparation d’expos et de  réalisation, avec Nuno Cruz, d’un film d’animation L’intérieur de la baleine.
Gaëlle Chanu questionne ce que le corps transporte de symbolique et de mythes au fil des siècles. Les vieilles gravures anatomiques l’inspirent : « J’explore le corps du papier en retraçant le rhizome de notre circulation sanguine, à partir d’antiques planches ayant appartenu à l’encyclopédie de Diderot. Sous la peau, la violence des fluides internes gouverne. De la même façon, l’eau mêlée d’encre prend possession de mes feuilles de papier, les marque de ses mouvements et de sa propre temporalité ».
Elle présente à Namur une installation « The endangered garden » où robe et veines de papier se mélangent.
Pour Gaëlle Chanu, les blancs figurent une zone inintelligible par l’homme et elle s’inspire de  la définition de Kandinsky du blanc  “un rien avant toute naissance, avant tout commencement”. L’idée de matrice l’intéresse aussi tout particulièrement.
« D’abord, des blancs apparaissent et font naître la peinture. Autour d’eux, la tache se constitue et accouche des corps. J’ai toujours été fascinée par le drapé, par sa capacité à figurer plus que le corps lui-même. Les peintures touchent au plus près de la peau et par moment atteignent leur comble, la promesse d’une vie latente au bord de s’éveiller ».
L’exposition du corps, et particulièrement celui des femmes, au sein de la société contemporaine lui parait être une urgence à défier.
Gaëlle Chanu détourne la présentation usuelle et lisse que l’on fait habituellement du corps et en explore sa part interne, tout ce qui est oublié dans les pages glamour des magazines.
Elle sent la nécessité de re-présenter le corps dans son unité de masse vivante loin des bouts cadrés, coupés, morcelés et recomposés.
Cette part interne qui n’est pas visible de prime abord lui offre une grande liberté de possibles et d’inventions formelles aux limites de l’abstraction.
Exposition réalisée en collaboration avec la styliste Sophie Seyli.


White Cube
Hall de la gare de Namur
Place de la station, 1
Exposition en permanence du 11 au 25 octobre 2010.

Site personnel  http://www.gaellechanu.com/

lundi 13 septembre 2010

No Gold - Noémie Goldberg




Pour Lieux-Communs, le nouvel espace namurois d’art contemporain, Noémie Goldberg réalise un collage éphémère « No Gold » sur le pignon et les vitrines, à droite, de la gare de Namur.
Très visible, cette intervention artistique interpellera, du 23 septembre au 24 novembre 2010, les automobilistes en provenance de la Place Léopold et les passants de la Place de la Station. Ce collage in situ, réalisé pendant 5 jours avec l’aide d’étudiants namurois, amène à redécouvrir sous un autre regard l’architecture et les volumes de la gare.
Conçues spécifiquement pour ce lieu, réalisées sur place, de singulières « variations Goldberg » utilisent des adhésifs, des photographies et des post-it pour recomposer l’espace des vitrines.
Pour Noémie Goldberg, « les façades de la gare de Namur deviennent une trouée qui offre aux regards distraits une multiplicité, et par là, l’altération de l’espace codé et des repères préconçus ».
Diplômée de l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles, Noémie Goldberg explore une voie artistique originale et très personnelle. Son œuvre se nourrit des lieux de passage du quotidien et invite à (re)visiter les espaces publics.
Goldberg, par son travail de collage dans les lieux de circulation, tord, trouble, accentue, découpe ou encore « délocalise » l’espace de manière à ce que les repères ou les directions ne coïncident plus avec la perception initiale.« De l’autre côté du miroir » pourrait-on dire…
Revenant du Brésil où elle vient de réaliser un collage à Rio, elle avait auparavant investi les vitres du Flagey, l’église Gesù (Bruxelles), la Maison d’Art Actuel des Chartreux, le Manège (Liège), la vitrine du Centre Culturel J.Franck, le centre d’art de Lille …

Exposition en permanence du 23 septembre au 24 novembre
Renseignements : Guy Malevez 0476/958.376

Sauve qui peut - Cathy Weyders


Lieux-Communs, le nouvel espace d’art contemporain à la gare de Namur, présente du 23 juillet au 20 septembre 2010 l’exposition « Sauve qui peut » de Cathy Weyders.

Née à Messancy en 1981, Cathy Weyders est diplômée de l’École de Recherche Graphique (ERG) de Bruxelles. Elle a obtenu en 2005 le Prix de la Jeune Sculpture de la Communauté française et est une des artistes émergentes de la scène artistique belge.
Cet été, elle expose en parallèle une œuvre flottante sur le canal dans le cadre de Bruxelles-les-Bains.
Son œuvre artistique est inspirée de considérations environnementales. Ses recherches élaborent un univers sensible et novateur enrichi de plusieurs moyens d'expression : de la sculpture reposant sur le détournement d'objets à la photographie en passant par la vidéo et la performance.
Les notions de territoire et de refuge influencent son rapport à l'espace et ses œuvres explorent les concepts de protection, de fragilité, d'ancrage, d'éphémère…
Cathy Weyders invente des paysages où, pour survivre, il faut être camouflé, protégé par des combinaisons, des cagoules ou des masques.
Ses installations prennent la forme d’habitations organiques ayant l’aspect de monstres, de “microbes” ou encore de salles futuristes de chirurgie.
Depuis 2004, Cathy Weyders développe un univers esthétique sur les thèmes du naufrage et du « sauvetage » …
Dans son travail artistique, l’eau n’est jamais bien loin lorsqu’elle réalise de vastes sculptures composées de bouées, de vêtements de pluie ou embarque sur un éphémère radeau de sauvetage, en glace, fondant dans la Méditerranée.
Son travail artistique est une réflexion sur notre condition humaine, la fragilité de l’équilibre, la métaphore d'un monde qui lentement part en déliquescence.
Elle a été en résidence artistique au Québec, à Marseille, à Sion, en Slovénie… Au-delà de nos frontières, elle a exposé en France (Marseille, Lyon, Dijon…), en Suisse, en Slovénie, en Pologne, en Macédoine, au Chili ...

Partitions végétales - Xavier Warant


Xavier Warrant développe une véritable fascination pour l’enracinement, l’ancrage, les pieds et la tête dans l’humus. Ses idéogrammes ne sont pas sans rappeler ceux des arts premiers.
Xavier Warrant a la volonté - l’obsession - de symboliser, de simplifier au maximum l’image captée par son regard : « Le vent - L’arbre - Le sillon - La vigne - La feuille - Le dessous - L’enfoui - Le dessus - Le révélé - La force - Le déséquilibre - L’ombre - Le presque vide - Le juste plein - Les masses - La silhouette & La perspective. Autant de raisons pour jouer avec les proportions et les rapports de force entre les éléments. »
Dans « Partitions végétales » , Xavier Warrant construit, spécifiquement pour Lieux-Communs,  une installation composée d’impressions sur plaque aluminium et de sculptures-totems.
Et à l’avant-scène, trois lutrins…


Diaphanes - Mariam Zaldastanishvili











Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Tbilissi et de Bruxelles, Mariam Zaldastanishvili est lauréate du prix « Jeunes artistes » (2006) du Parlement de la Communauté française, du prix Gustave Camus (2008) de l’Académie Royale de Belgique ainsi que du Grand Prix de la Ville de Bruxelles (Brusart 2008). Un palmarès prestigieux pour une artiste âgée d’à peine 28 ans…

Si Mariam Zaldastanishvili a participé à de nombreuses expositions en Belgique et a également exposé en Géorgie et au Luxembourg, « Diaphanes » est sa première exposition personnelle en Belgique.

Son œuvre explore les relations, les frontières entre la peinture, le dessin, l’expression graphique.
Dans le cadre de Diaphanes, Mariam Zaldastanishvili marie quelques éléments-objets (une robe, un raisin et une méduse) avec le contexte du lieu d’exposition : une Vitrine transparente.
Le trait commun de ces éléments-objets réside dans leur transparence potentielle laissant paraître un fond intime sous une enveloppe diaphane. La robe dévoile une silhouette plus ou moins séduisante, le raisin exhibe ses artères dans un jus doux-verdâtre et la méduse, cet animal-objet, s’use désespérément dans sa transparence, devient amorphe sur terre.
Les objets sont tracés sur un support transparent rappelant encore une fois le caractère singulier de la Vitrine.

« Diaphanes

c’est une volonté d’accorder une autre dimension aux objets ordinaires de notre quotidien, de les interpréter à travers le dessin, de raconter leurs histoires, de les redécouvrir par l’ambigüité de leurs apparences sur un support pictural. Tracé sur une feuille du papier, un parapluie se métamorphose en champignon, un pépin se montre comme un pétale de fleur. Un lien souvent amusant se crée entre ces objets qui, à première vue, n’ont pas grand chose en commun  … »
Mariam Zaldastanishvili



Fashion Design - Michaël Guerra


Diplômé de La Cambre, Michaël Guerra est né à Namur et vit à Andenne.
Il travaille des matériaux raffinés comme la soie, le cuir, la fourrure avec une grande minutie pour les détails. Il s'intéresse au savoir-faire et aux méthodes artisanales. La broderie et le perlage, deux spécialités devenues rarissimes, jouent un rôle-clé dans sa démarche artistique
Il vient d’exposer dans le cadre d’Europalia Chine au Grand Curtius à Liège. Ses participations à Modo Bruxellae ont également été remarquées et il y a obtenu le prix du public .
A Namur, Michaël Guerra présente , dans « Fashion Design », ses silhouettes  Saint-Hubert, Anja, Heidi, Eva et le fils de Diane composées de soie, fourrure, vieille dentelle, fourrures, cuir, perles, peau de reptile …

"Styliste de formation, le créateur belge Michaël Guerra (diplômé de la Cambre Mode en 1995) envisage la fonction d'habillement avec le regard distancié d'un plasticien. Chacune de ses réalisations vestimentaires contribue à un univers personnel riche d'histoires, de mythes et de légendes que révèlent aussi ses photomontages. Dans ce monde parallèle, peuplé d'êtres hybrides, le cerf de Saint-Hubert arbore une robe de dentelle à la blancheur christique, tandis que l'infante immortalisée par Velasquez se pare d'une cravate; L'ici et l'ailleurs cohabitent en permanence ; l'énigme se nourrit de réminiscences familières.

A contre- courant de l'urgence qui régit le milieu de la mode, Michaël Guerra opère en solo pour vivre pleinement la gestation de chacune des pièces qu'il imagine. Ce choix le conduit à se détourner de la logique des collections saisonnières. S'illustrant dans la conception de vêtements haute couture où s'expriment une forte sensualité et un goût inouï pour le détail, il réunit patiemment les matériaux nobles qui l'inspirent :soie, cuir, fourrure (toujours de seconde main, par respect pour le vivant).

Sensible au raffinement et au savoir-faire, cet ancien de la Cambre souligne combien la logique du travail artisanal trouve difficilement sa place dans l'économie ultra-libérale. Les ouvrages délicats qui réclament du temps et de la main d'œuvre qualifiée disparaissent, à moins d'être effectués à l'autre bout du monde par des travailleurs sous payés. La création textile souffre directement de cette conjoncture. Dans une optique de résistance, l'artiste revendique la dimension artisane de la pratique et recherche à maintenir un dialogue continu en concept et exécution. Au sein de son atelier, il éprouve avec délectation la valeur presque méditative des ouvrages de patience : tandis que les mains apprivoisent la matière, l'esprit s'ouvre et vagabonde."

Alexia Creuzen
Docteure en histoire de l’art

Curiosités - Isabelle Francis


Le 20 février 2010, un nouveau lieu d’exposition d'art contemporain s’est ouvert à la gare de Namur.
La SNCB holding a procédé aux aménagements et l’association « Lieux-Communs » est chargée de la programmation artistique de cet espace d’exposition, situé sur l’aile droite de la façade de la gare, place de la station.
Le concept est celui d’un lieu d’exposition qui accueille des interventions artistiques en vitrine, destinées à être découvertes depuis la rue.
La programmation sera variée : photographies, installations, stylisme, sculpture, peintures, vidéo… Les  expositions se prolongent environ 6 semaines.
Un vernissage est organisé en présence de l’artiste mais aux autres moments l’espace reste clos et se découvre de l’extérieur, en permanence : une « night and day » expo de 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Cette initiative permet de créer un nouveau lien entre un créateur et le public.
Le contact se vit au quotidien, est direct. De nombreux passants découvrent un travail artistique sans la barrière de l’accès à un musée ou une galerie. L’intérêt est de « décloisonner » l’art contemporain en l’insérant dans le quotidien des navetteurs, des passants et des promeneurs. Chacun a ainsi l’occasion de découvrir l’art d’aujourd’hui.

Tout en ayant une ouverture internationale dans la programmation, « Lieux-Communs » compte notamment faire de cet espace une plate-forme de soutien aux jeunes créateurs de nos régions.

C’est Isabelle Francis, née à Namur en 1973, qui inaugure le lieu en y présentant son travail du 20 février au 30 mars 2010.
Diplômée de La Cambre, nominée au prix de la jeune sculpture belge en 2008, elle a déjà exposé dans différents pays (Australie, Etats-Unis, Corée, Lituanie, France, Allemagne…). Elle travaille souvent sur le thème du papier et du livre. Elle fait tout autant appel aux installations, à la sculpture, au dessin, à la photographie qu’à la vidéo.
Son exposition namuroise s’intitule « Curiosités ».



Site personnel http://isabellefrancis.over-blog.com/



Un lieu quotidien ouvert à l'art contemporain 
Un lieu urbain, de passage(s) , de regard(s)
Des œuvres en vitrine qui se dévoilent
Art en commun ... hors du commun
Art en-gare, phare dans l'horizon
Un lieu qui ouvre aux voyages
Un lieu comme un lien.

                                                            Lieux-communs@hotmail.com


Max Ernst Lieux Communs