jeudi 16 décembre 2010

MICHAEL GUERRA "Sancte Trinitatis"

Diplômé de La Cambre, Michaël Guerra est né à Namur et vit à Andenne.
Il travaille des matériaux raffinés comme la soie, le cuir, la fourrure avec une grande minutie pour les détails. Il s'intéresse au savoir-faire et aux méthodes artisanales. La broderie et le perlage, deux spécialités devenues rarissimes, jouent un rôle-clé dans sa démarche artistique
Il a exposé dans le cadre d’Europalia Chine au Grand Curtius à Liège. Ses participations à Modo Bruxellae ont également étés remarquées et il y a obtenu le prix du public .
A Namur, Michaël Guerra présente, dans le cube de la gare, jusqu'au 9 janvier 2011 "Sancte Trinitatis".

Site personnel http://www.michaelguerra.be/

dimanche 28 novembre 2010

CLEMENS BEHR "Circles, squares and a tree"




Lieux-communs présente jusqu'au 25 janvier 2011 "Circles, squares and a tree" de Clemens Behr. Cet artiste allemand plutôt anti conformiste vivant à Berlin, construit ses œuvres surprenantes au départ d’éléments recyclés comme des boites en cartons, des planches …
Ses installations, habitées par l’idée d’occuper l’espace en luttant naïvement contre la perspective, sont toujours constituées de matériaux pauvres « au charme esthétique particulier » : « Un joyeux bordel coloré, explosif même ».
Parmi ses références, Clemens Behr cite le mouvement Dada, Marcel Duchamp,  Kurt Schwitters…
Des filiations existent avec le constructivisme , le suprématisme ou  l’œuvre de Kandinsky revisitée en 3D.
Clemens Behr  préconise une spontanéité à toute épreuve, reconnaissant se passer de croquis pour mieux suivre l’image qu’il a en tête. Cette démarche caractérise d’ailleurs son cheminement artistique.
Il  est un spécialiste des interventions  dans le quotidien des villes. Surgis de son imaginaire influencé par l’origami  et l’obsession d’aménager des lieux plus ou moins insolites, ses modules faits de carton et papier envahissent les espaces urbains , métros, parkings  pour en faire des champs d’expérimentation visuelle inédits.
Au détour d’une rue , il construit son monde avec une grande sensibilité à la manière d’un enfant qui jouerait avec des montagnes de Lego.
Après Londres ,Barcelone et Milan, Clemens Behr vient d’exposer à Essen dans le cadre de Ruhr 2010, capitale européenne de la culture . «Circles, squares and a tree »  est sa première exposition en Belgique. Pendant cinq jours, il la construira in situ dans la vitrine de la gare.
Après Namur, il exposera à Rio.

A propos de l’artiste : Né en 1985 à Koblenz, en Allemagne. Diplômé en 2005 de l’Ecole Supérieure Max von Laue Gymnasium (Koblenz, Allemagne) et en 2009 de l’Ecole Supérieure Graphic Design (Dortmund,Allemagne).


German artist Clemens Behr uses the simplest materials to create complex ephemeral architectures, which fill gallery spaces with origami-like structures. Working with recycled materials and basic geometric forms, Behr dreams up installations that result in subtle confusions between 2D painting and 3D objects. Not content with the confines of gallery spaces, Behr has taken his work into the public sphere, building peculiar appendages in metro cars and erecting detailed miniature cities on street corners. At their best, his installations are feats of optical trickery, disorienting architectures reminiscent of German expressionist film sets. At their worst, they look like a creative kid ran amok with a bunch of moving boxes and a vat of paint. Behr belongs to a crop of artists, who take inspiration from childlike forms of expression, a naive, innocent aesthetic befitting a generation of Peter Pans...


samedi 30 octobre 2010

Art Namur





Lieux-Communs organise, en partenariat avec la SNCB Holding,  la première édition d’Art Namur  les 27 et 28 novembre 2010.
          Dans ses diverses initiatives, Lieux-Communs souhaite faire découvrir dans des espaces inédits l’art contemporain à un large public. Cette philosophie est au cœur d’Art Namur qui aura lieu dans un espace central et symbolique de la ville : la gare de Namur.
L’aile Chiny, de grande qualité architecturale, sera exceptionnellement accessible et investie par une trentaine de jeunes créateurs.
Art Namur n’invite pas, comme d’autres foires,  des galeries mais directement les artistes. Une  trentaine d’entre eux ont été sélectionnés et conviés par Lieux-Communs.
 Ils sont un reflet de la création actuelle et émergente dans différents domaines : photographie, peinture, dessin, techniques mixtes, stylisme, sculpture, gravure …
Ils viennent aussi de différents horizons géographiques : Belgique,  France,  Géorgie, Pologne etc. Nombre de ces jeunes créateurs occuperont probablement une place remarquée sur la scène artistique contemporaine.
Les artistes seront  présents en permanence lors des deux journées de la foire pour répondre aux questionnements des visiteurs,  les éclairer sur les dynamiques  créatrices qui les animent.
Si René Magritte disait que derrière ses tableaux il y avait le mur, Lieux-Communs souhaite faire découvrir que, derrière chaque œuvre, il y a un artiste avec son univers et son regard esthétique singulier.

Artistes participants :

Céline BAILLEUX, Roch BARBIEUX, Olivier CALICIS, Céline CHARIOT, Nathalie DE COCK, Juliette de SALLE, Emmanuelle DEVAUX, Barbara DITS, Judith DUCHENE, Rohan GRAEFFLY, Michaël GUERRA, Gemma IANNELLO, Florian KINIQUES, Samuel LALOUX, Audrey LO BIANCO, Katherine LONGLY, Sophie LOUIS, Pierre MAURCOT, Céline MORMONT, Aurore MULLENDERS, Romina REMMO, Karl RENARD, Caroline SERVAIS, François STRUZIK, Frédérique TARGEZ, Pauline TONGLET, Thierry VERBEECK, Didier VERSIN, Mariam ZALDASTANISHVILI et Anna ZUBER.
         
Art Namur
Gare de Namur, Place de la Station, 1
Les 27 et 28 novembre de 10 à 18 h. Entrée gratuite



lundi 4 octobre 2010

Warning - Patrick Van Roy


Lieux-Communs présente à la gare de Namur « Warning » du  photographe Patrick Van Roy, une exposition qui vient d’être montée aux Musées Royaux du Cinquantenaire à Bruxelles par le commissaire d’exposition Antonio Nardone. En effet, dans le cadre d’ « Intersection », différents plasticiens contemporains renommés comme Wim Delvoye, Anish Kapoor, Marie-Jo Lafontaine, Johan Muyle ou  Patrick Van Roy exposaient leurs œuvres au sein même des salles du Musée du Cinquantenaire. La série photographique « Warning »   était présentée dans la rotonde du musée.
Photographe par plaisir comme il se définit, Patrick Van Roy explique que « c'est le plaisir qui guide l'œil.  Quand le plaisir commence, l'instant apparaît et l'image, d'elle-même, se construit ».

Patrick Van Roy a obtenu  la mention spéciale Belgique du prix FNAC européen de la photographie (2004)  et  a été le lauréat Belge du prix FNAC européen de la photographie (Arles 2005).
Il a exposé dans de nombreux endroits notamment à La Centrale électrique et à la Biennale internationale de photographie de Liège.
Il a aussi réalisé des installations picturales sonores alliant photographies, son & électronique. Patrick Van Roy travaille différentes thématiques photographiques dont « Mises en scènes involontaires », des clichés réalisés dans différentes gares européennes aux heures de pointe.

Le travail de Patrick Van Roy se caractérise par un intérêt pour les atmosphères étranges et les questionnements de la réalité.
Dans sa série « Warning », il présente des portraits à la présence déconcertante. Chacun d'entre eux est, en effet, constitué de quatre images mêlées d’une adolescente et de trois garçons, chaque fois nommés par leur prénom dans le titre, qui recomposent un seul portrait. Une version moderne et photographique du travail du peintre renaissant italien Arcimboldo …
« Pour Patrick Van Roy, le visage est un champ de bataille, une construction à concevoir, à fabriquer et à interpréter. Ses manipulations engendrent des substituts d'adolescentes parfaites, impersonnelles et ambiguës. Des vraies fausses images d'un idéal androgyne harmonieux ; d'un bonheur éphémère, paradisiaque ou dévastateur. La remise en jeu des concepts de portrait, d'identité, de perfection, de culte est sous-jacente à ces images fantomatiques. (Catalogue de la Biennale de Photographie de Liège 2010)
« Les photographies de Patrick van Roy délimitent, recadrent, ôtent les éléments de leur contexte, effacent les secondes qui s’égrènent.
Elles transforment, racontent, donnent leur propre  version de la vérité. Elles prennent des éléments du réel, les utilisent à leur guise, composent, décomposent, peignent mille visages, offrent mille possibilités.
Elles vont au-delà des apparences et provoquent l’imaginaire. »
  
Patrick Van Roy est représenté par la galerie Antonio Nardone.

jeudi 30 septembre 2010

D'amour et de sang- Gaëlle Chanu

Diplômée de l’Ecole supérieure d’art de Lorient en 2006, Gaëlle Chanu a réalisé des expositions remarquées à  la biennale d’art contemporain de Saint Brieuc, à la biennale d’Angers et au Château de la Roche-Jagu : « Courants d’art ».
Elle a obtenu le prix « Jeune artiste »  en 2008 à la Biennale de Baugé et figure dans les collections du Conseil Général des Côtes d’Armor.
Après sept ans passés à Lorient et une escapade dublinoise, l’envie de découvrir de nouveaux horizons a pointé le bout de son nez. Bruxelles et la Belgique lui sont apparues comme  une bonne destination : « une scène artistique vivante et ouverte aux jeunes artistes, peut- être aussi un peu plus libre qu’en France ».
Aujourd’hui, elle vit et travaille à Bruxelles tout en  exposant  régulièrement en Bretagne, notamment cet été à Lorient.
Gaëlle Chanu a d’emblée construit une œuvre forte, personnelle, singulière, plutôt frontale où existent des  filiations, des références à des artistes comme Louise Bourgeois ou Kiki Smith. Gaëlle Chanu est  actuellement en pleine phase de création, de  préparation d’expos et de  réalisation, avec Nuno Cruz, d’un film d’animation L’intérieur de la baleine.
Gaëlle Chanu questionne ce que le corps transporte de symbolique et de mythes au fil des siècles. Les vieilles gravures anatomiques l’inspirent : « J’explore le corps du papier en retraçant le rhizome de notre circulation sanguine, à partir d’antiques planches ayant appartenu à l’encyclopédie de Diderot. Sous la peau, la violence des fluides internes gouverne. De la même façon, l’eau mêlée d’encre prend possession de mes feuilles de papier, les marque de ses mouvements et de sa propre temporalité ».
Elle présente à Namur une installation « The endangered garden » où robe et veines de papier se mélangent.
Pour Gaëlle Chanu, les blancs figurent une zone inintelligible par l’homme et elle s’inspire de  la définition de Kandinsky du blanc  “un rien avant toute naissance, avant tout commencement”. L’idée de matrice l’intéresse aussi tout particulièrement.
« D’abord, des blancs apparaissent et font naître la peinture. Autour d’eux, la tache se constitue et accouche des corps. J’ai toujours été fascinée par le drapé, par sa capacité à figurer plus que le corps lui-même. Les peintures touchent au plus près de la peau et par moment atteignent leur comble, la promesse d’une vie latente au bord de s’éveiller ».
L’exposition du corps, et particulièrement celui des femmes, au sein de la société contemporaine lui parait être une urgence à défier.
Gaëlle Chanu détourne la présentation usuelle et lisse que l’on fait habituellement du corps et en explore sa part interne, tout ce qui est oublié dans les pages glamour des magazines.
Elle sent la nécessité de re-présenter le corps dans son unité de masse vivante loin des bouts cadrés, coupés, morcelés et recomposés.
Cette part interne qui n’est pas visible de prime abord lui offre une grande liberté de possibles et d’inventions formelles aux limites de l’abstraction.
Exposition réalisée en collaboration avec la styliste Sophie Seyli.


White Cube
Hall de la gare de Namur
Place de la station, 1
Exposition en permanence du 11 au 25 octobre 2010.

Site personnel  http://www.gaellechanu.com/

lundi 13 septembre 2010

No Gold - Noémie Goldberg




Pour Lieux-Communs, le nouvel espace namurois d’art contemporain, Noémie Goldberg réalise un collage éphémère « No Gold » sur le pignon et les vitrines, à droite, de la gare de Namur.
Très visible, cette intervention artistique interpellera, du 23 septembre au 24 novembre 2010, les automobilistes en provenance de la Place Léopold et les passants de la Place de la Station. Ce collage in situ, réalisé pendant 5 jours avec l’aide d’étudiants namurois, amène à redécouvrir sous un autre regard l’architecture et les volumes de la gare.
Conçues spécifiquement pour ce lieu, réalisées sur place, de singulières « variations Goldberg » utilisent des adhésifs, des photographies et des post-it pour recomposer l’espace des vitrines.
Pour Noémie Goldberg, « les façades de la gare de Namur deviennent une trouée qui offre aux regards distraits une multiplicité, et par là, l’altération de l’espace codé et des repères préconçus ».
Diplômée de l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles, Noémie Goldberg explore une voie artistique originale et très personnelle. Son œuvre se nourrit des lieux de passage du quotidien et invite à (re)visiter les espaces publics.
Goldberg, par son travail de collage dans les lieux de circulation, tord, trouble, accentue, découpe ou encore « délocalise » l’espace de manière à ce que les repères ou les directions ne coïncident plus avec la perception initiale.« De l’autre côté du miroir » pourrait-on dire…
Revenant du Brésil où elle vient de réaliser un collage à Rio, elle avait auparavant investi les vitres du Flagey, l’église Gesù (Bruxelles), la Maison d’Art Actuel des Chartreux, le Manège (Liège), la vitrine du Centre Culturel J.Franck, le centre d’art de Lille …

Exposition en permanence du 23 septembre au 24 novembre
Renseignements : Guy Malevez 0476/958.376

Sauve qui peut - Cathy Weyders


Lieux-Communs, le nouvel espace d’art contemporain à la gare de Namur, présente du 23 juillet au 20 septembre 2010 l’exposition « Sauve qui peut » de Cathy Weyders.

Née à Messancy en 1981, Cathy Weyders est diplômée de l’École de Recherche Graphique (ERG) de Bruxelles. Elle a obtenu en 2005 le Prix de la Jeune Sculpture de la Communauté française et est une des artistes émergentes de la scène artistique belge.
Cet été, elle expose en parallèle une œuvre flottante sur le canal dans le cadre de Bruxelles-les-Bains.
Son œuvre artistique est inspirée de considérations environnementales. Ses recherches élaborent un univers sensible et novateur enrichi de plusieurs moyens d'expression : de la sculpture reposant sur le détournement d'objets à la photographie en passant par la vidéo et la performance.
Les notions de territoire et de refuge influencent son rapport à l'espace et ses œuvres explorent les concepts de protection, de fragilité, d'ancrage, d'éphémère…
Cathy Weyders invente des paysages où, pour survivre, il faut être camouflé, protégé par des combinaisons, des cagoules ou des masques.
Ses installations prennent la forme d’habitations organiques ayant l’aspect de monstres, de “microbes” ou encore de salles futuristes de chirurgie.
Depuis 2004, Cathy Weyders développe un univers esthétique sur les thèmes du naufrage et du « sauvetage » …
Dans son travail artistique, l’eau n’est jamais bien loin lorsqu’elle réalise de vastes sculptures composées de bouées, de vêtements de pluie ou embarque sur un éphémère radeau de sauvetage, en glace, fondant dans la Méditerranée.
Son travail artistique est une réflexion sur notre condition humaine, la fragilité de l’équilibre, la métaphore d'un monde qui lentement part en déliquescence.
Elle a été en résidence artistique au Québec, à Marseille, à Sion, en Slovénie… Au-delà de nos frontières, elle a exposé en France (Marseille, Lyon, Dijon…), en Suisse, en Slovénie, en Pologne, en Macédoine, au Chili ...

Partitions végétales - Xavier Warant


Xavier Warrant développe une véritable fascination pour l’enracinement, l’ancrage, les pieds et la tête dans l’humus. Ses idéogrammes ne sont pas sans rappeler ceux des arts premiers.
Xavier Warrant a la volonté - l’obsession - de symboliser, de simplifier au maximum l’image captée par son regard : « Le vent - L’arbre - Le sillon - La vigne - La feuille - Le dessous - L’enfoui - Le dessus - Le révélé - La force - Le déséquilibre - L’ombre - Le presque vide - Le juste plein - Les masses - La silhouette & La perspective. Autant de raisons pour jouer avec les proportions et les rapports de force entre les éléments. »
Dans « Partitions végétales » , Xavier Warrant construit, spécifiquement pour Lieux-Communs,  une installation composée d’impressions sur plaque aluminium et de sculptures-totems.
Et à l’avant-scène, trois lutrins…


Diaphanes - Mariam Zaldastanishvili











Diplômée de l’Académie des Beaux-Arts de Tbilissi et de Bruxelles, Mariam Zaldastanishvili est lauréate du prix « Jeunes artistes » (2006) du Parlement de la Communauté française, du prix Gustave Camus (2008) de l’Académie Royale de Belgique ainsi que du Grand Prix de la Ville de Bruxelles (Brusart 2008). Un palmarès prestigieux pour une artiste âgée d’à peine 28 ans…

Si Mariam Zaldastanishvili a participé à de nombreuses expositions en Belgique et a également exposé en Géorgie et au Luxembourg, « Diaphanes » est sa première exposition personnelle en Belgique.

Son œuvre explore les relations, les frontières entre la peinture, le dessin, l’expression graphique.
Dans le cadre de Diaphanes, Mariam Zaldastanishvili marie quelques éléments-objets (une robe, un raisin et une méduse) avec le contexte du lieu d’exposition : une Vitrine transparente.
Le trait commun de ces éléments-objets réside dans leur transparence potentielle laissant paraître un fond intime sous une enveloppe diaphane. La robe dévoile une silhouette plus ou moins séduisante, le raisin exhibe ses artères dans un jus doux-verdâtre et la méduse, cet animal-objet, s’use désespérément dans sa transparence, devient amorphe sur terre.
Les objets sont tracés sur un support transparent rappelant encore une fois le caractère singulier de la Vitrine.

« Diaphanes

c’est une volonté d’accorder une autre dimension aux objets ordinaires de notre quotidien, de les interpréter à travers le dessin, de raconter leurs histoires, de les redécouvrir par l’ambigüité de leurs apparences sur un support pictural. Tracé sur une feuille du papier, un parapluie se métamorphose en champignon, un pépin se montre comme un pétale de fleur. Un lien souvent amusant se crée entre ces objets qui, à première vue, n’ont pas grand chose en commun  … »
Mariam Zaldastanishvili



Fashion Design - Michaël Guerra


Diplômé de La Cambre, Michaël Guerra est né à Namur et vit à Andenne.
Il travaille des matériaux raffinés comme la soie, le cuir, la fourrure avec une grande minutie pour les détails. Il s'intéresse au savoir-faire et aux méthodes artisanales. La broderie et le perlage, deux spécialités devenues rarissimes, jouent un rôle-clé dans sa démarche artistique
Il vient d’exposer dans le cadre d’Europalia Chine au Grand Curtius à Liège. Ses participations à Modo Bruxellae ont également été remarquées et il y a obtenu le prix du public .
A Namur, Michaël Guerra présente , dans « Fashion Design », ses silhouettes  Saint-Hubert, Anja, Heidi, Eva et le fils de Diane composées de soie, fourrure, vieille dentelle, fourrures, cuir, perles, peau de reptile …

"Styliste de formation, le créateur belge Michaël Guerra (diplômé de la Cambre Mode en 1995) envisage la fonction d'habillement avec le regard distancié d'un plasticien. Chacune de ses réalisations vestimentaires contribue à un univers personnel riche d'histoires, de mythes et de légendes que révèlent aussi ses photomontages. Dans ce monde parallèle, peuplé d'êtres hybrides, le cerf de Saint-Hubert arbore une robe de dentelle à la blancheur christique, tandis que l'infante immortalisée par Velasquez se pare d'une cravate; L'ici et l'ailleurs cohabitent en permanence ; l'énigme se nourrit de réminiscences familières.

A contre- courant de l'urgence qui régit le milieu de la mode, Michaël Guerra opère en solo pour vivre pleinement la gestation de chacune des pièces qu'il imagine. Ce choix le conduit à se détourner de la logique des collections saisonnières. S'illustrant dans la conception de vêtements haute couture où s'expriment une forte sensualité et un goût inouï pour le détail, il réunit patiemment les matériaux nobles qui l'inspirent :soie, cuir, fourrure (toujours de seconde main, par respect pour le vivant).

Sensible au raffinement et au savoir-faire, cet ancien de la Cambre souligne combien la logique du travail artisanal trouve difficilement sa place dans l'économie ultra-libérale. Les ouvrages délicats qui réclament du temps et de la main d'œuvre qualifiée disparaissent, à moins d'être effectués à l'autre bout du monde par des travailleurs sous payés. La création textile souffre directement de cette conjoncture. Dans une optique de résistance, l'artiste revendique la dimension artisane de la pratique et recherche à maintenir un dialogue continu en concept et exécution. Au sein de son atelier, il éprouve avec délectation la valeur presque méditative des ouvrages de patience : tandis que les mains apprivoisent la matière, l'esprit s'ouvre et vagabonde."

Alexia Creuzen
Docteure en histoire de l’art